Nom vulgaire: Tortue d'Hermann
Espèce: Testudo hermanni
Sous-espèce: T. h. hermanni
Répartition: Var et Corse
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Testudo hermanni, la Tortue d'Hermann, est une espèce de tortues de la famille des Testudinidae. En France, elle est également appelée Tortue des Maures. Cette espèce est dédiée en l'honneur du botaniste et médecin Jean Hermann (1738-1800).
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Testudo hermanni hermanni Gmelin, 1789, du pourtour de la Méditerranée, en Espagne, en France dans la plaine et le massif des Maures et la Corse enfin en Italie dont la Sardaigne. La sous-espèce occidentale, la plus petite, mesure de 18 à 20 cm à la taille adulte (le mâle étant légèrement plus petit que la femelle). La couleur jaune prédomine sur la carapace, en contraste avec les taches sombres qui s'y trouvent. La queue est plus longue chez le mâle. Elle se distingue des autres tortues par les bandes de couleur noire continues sous le plastron. C'est la sous-espèce la plus menacée, et elle est d'ailleurs classée comme « en danger » par l'UICN. La sous-espèce orientale, plus grande que la sous-espèce occidentale (sa taille peut atteindre 28 cm, et son poids 3 à 4 kg). Les bandes sous le plastron sont plus clairsemées. Sa tête va de la couleur marron à noir, avec de fines écailles ainsi que sur les pattes avant munies de 5 griffes. La population de la côte dalmate de T. h. boettgeri est parfois considérée comme une troisième sous-espèce T. h. hercegovinensis.
L'âge de la tortue d'Herman peut être évalué au moyen de deux indicateurs : les marques de croissance squelettique (des os d'une part, et des écailles d'autre part). Les études histologiques de coupes transverses d'os longs montrent une croissance osseuse appositionnelle à périodicité annuelle, mais le phénomène naturel de résorption osseuse endostéale fait généralement disparaïtre les premières marques de croissance. Le nombre de marques disparues peut être évalué pour obtenir l'âge exact de l'animal. Les anneaux de croissance des écailles cornées sont également des marques annuelles, mais ne permettent d'évaluer l'âge que jusqu'à la maturité sexuelle, alors que les marques osseuses valent au moins jusqu'à la 20e année. Ces deux types de marques montrent que la maturité sexuelle se produit à la 12e ou 13e chez la tortue d'Hermann. L'espérance de vie des tortues dans la nature avoisinerait les quarante ans. En captivité elle pourrait atteindre cent ans, plus souvent soixante à quatre vingts ans. Cette longévité s'explique par un métabolisme adaptable aux conditions extérieures et par le fait que si elles survivent aux six ou sept premières années de leur vie, elles sont ensuite bien protégées de nombreux prédateurs par leur carapace, sauf l'homme, les machines et les chiens domestiques (qui les considèrent comme des os à ronger et provoquent des blessures ou un stress mortel).
Thermorégulation: comme toutes les tortues cette espèce à sang froid (ectothermes) doit adapter son métabolisme à la température ambiante afin d'avoir une activité optimale. En période froide, elles cherchent à se protéger du froid. S'il fait trop chaud, elles doivent impérativement se mettre à l'ombre. Ce comportement varie donc selon l'heure de la journée, et selon la saison (On observe aussi des variations saisonnières hormonales (sérotonine et mélatonine), et de composition du sang chez cette espèce). Dans la nature, elles peuvent parcourir de longues distances pour aller boire régulièrement (toutes les 2 semaines environ en période chaude). Le comportement de thermorégulation de cette espèce diffère de celui de Testudo marginata. Tôt le matin, elles quittent leur gîte de nuit (dont elles changent chaque jour) dès qu'elles sont réchauffées et partent en quête de nourriture, des feuilles, des fleurs, des fruits, parfois des escargots et des vers. À midi, le soleil étant haut, elles se mettent au frais dans des buissons et ressortent en fin de journée. Dotées d'un excellent sens de l'orientation, elles se repèrent parfaitement dans l'espace grâce au champ magnétique terrestre et au soleil, et sans doute grâce à une très bonne olfaction et à la mémoire de leur environnement. En fin de journée, elles quittent leur gîte pour se nourrir à nouveau. Les tortues sont attachées à leur lieu de vie (philopatrie), c'est pourquoi elles essaieront sans cesse d'y retourner si on les en déplace (ramassage). Certaines de celles qui ont survécu aux feux de 2003 ont été observées retournant sur leur lieu de vie ou continuant à le fréquenter malgré sa dévastation (lors du feu elles étaient en bord de rivière, ou dans des zones épargnées de feu).
En espace naturel méditerranéen, les tortues creusent leur abri d'hivernation au pied d'un buisson, et en changent d'année en année, même s'il semblerait qu'elles hibernent quand même dans la même zone de leur domaine vital. Elles hivernent de mi-novembre à mi-mars. À ce moment, le rythme cardiaque et la respiration s'abaissent notablement. Elles ne dorment pas à proprement parler, il s'agit plutôt d'une sorte de léthargie. Les tortues en captivité doivent également hiverner, besoin vital pour elles.
Mâles et femelles vivent en solitaires et ne se rencontrent que pour l'accouplement. La parade nuptiale comprend des morsures et des chocs de carapace qui, s'ils ne posent pas de problème dans la nature (la femelle peut fuir), peuvent causer de graves blessures à la femelle en captivité. C'est grâce à cette parade complexe que, comme chez bien d'autres animaux, la femelle peut évaluer les qualités du mâle et peut refuser l'accouplement s'il ne lui convient pas. La femelle peut s'accoupler avec plusieurs mâles durant une même saison, et elle gardera le sperme intact durant 4-5 ans dans des replis de son appareil reproducteur. Ainsi, même si elle ne s'accouple pas, elle garde le pouvoir de pondre des œufs fécondés même si les mâles sont absents ou se font rares, ce qui peut présenter un avantage, notamment après les incendies. La reproduction ne fixe pas le sexe des embryons. Celui-ci dépend de la température d'incubation. La température moyenne générant autant de mâles que de femelles est de 31,5 °C. La femelle creuse un trou avec ses pattes de derrière, puis pond des œufs de 35 mm de diamètre et de 16 g de masse. Il y a en moyenne 1 à 5 œufs, mais, si la femelle est âgée, elle pourra pondre deux à trois fois dans l'année. La proportion des pontes arrivant à la naissance est relativement basse, car la prédation des œufs par divers animaux est élevée (fouine, sanglier, blaireau). La maturation des œufs dure environ 60 à 75 jours, les petits émergeant généralement après les premières pluies d'automne, majoritairement dans la première quinzaine de septembre.
La Tortue d'Hermann est la seule tortue terrestre de France : elle est présente dans le département du Var, principalement dans la plaine et le massif des Maures, le massif de l'Esterel et en Corse. Cette tortue est considérée comme étant en voie d'extinction en France et fait l'objet d'un Plan de restauration national. Un premier plan de restauration de la Tortue d'Hermann avait été rédigé par le CEEP (Conservatoire Études des Écosystèmes de Provence) et la SOPTOM-Village des Tortues de Carnoules pour être mis en œuvre en 1994. Il n'a pas été jugé prioritaire durant 9 ans au ministère de l'Environnement puis, avec le soutien de la Fondation Nicolas-Hulot, a été remis en écriture en 2004, avec un financement de 80 000 euros de la DIREN en 2004, il a finalement été publié en décembre 2007, puis amendé et validé par le Conseil national de la protection de la nature (CNPN). Il doit maintenant être mis en œuvre sous l'autorité de la DREAL PACA et du ministère chargé de l’Environnement.
Les menaces à l'origine de la disparition de l'espèce portent à la fois sur son habitat et sur les individus qui composent les quelques populations sauvages relictuelles. Dans le premier cas, l'extension de l'urbanisation et des surfaces viticoles cause la disparition et/ou la fragmentation écologique des espaces naturels. Les tortues peuvent encore traverser les vignes ou se réfugier dans les haies, même si ces dernières ne sont pas des milieux de vie sûrs. Vient ensuite la dégradation de la qualité de ces habitats, par exemple par le débroussaillage anti-incendie qui tue ou blesse parfois les tortues, et ôte broussailles et buissons où elles vivent et ne laisse qu'une végétation rase qu'elles évitent. Les feux ne causent de dommages aux habitats que s'ils sont trop fréquents et finissent alors par épuiser les sols sur lesquels plus grand chose ne poussera. À l'opposé, la disparition des traditions agricoles douces (pastoralisme, vergers et oliveraies entretenues à la main, vendanges manuelles...) peuvent entraîner dans le Massif une fermeture des milieux qui favorise la prédation sur les œufs alors tous concentrés dans les quelques endroits ensoleillés restants. Les menaces directes sont les écrasements par les engins de débroussaillage, les tracteurs et les voitures, la prédation par les chiens domestiques et le ramassage par les particuliers. S'y ajoutent les risques sanitaires et génétiques liés au lâcher ou à l'évasion de tortues captives (souvent exotiques ou hybridées), voire consanguines. Autrefois, les tortues d'Hermann (ainsi que les cistudes) étaient consommées dans les monastères le vendredi, car elles n’étaient pas considérées comme de la viande mais assimilées à des poissons. Cette tortue a pour principaux ennemis : la dégradation et la disparition de son habitat ; l'extension des cultures agricoles (surtout vignes) et l'urbanisation à outrance ; les véhicules motorisés ou pas (routes nationales et départementales, chemins forestiers) ; les incendies annuels dans le Massif des Maures, Estérel... ; les rotobroyeurs utilisés préventivement contre les incendies par les propriétaires de terrain ou certaines municipalités, mais souvent sans aucun respect pour la faune présente ; les chiens de chasse, les chiens errants et les chiens domestiques ; le trafic et le prélèvement d'individus par les touristes et par les habitants ; le relâcher d'individus par des acheteurs dépassionnés et par les habitants ; l'élevage mal géré ou mal encadré ; la malfaisance humaine ; la méconnaissance des besoins d'une tortue.
Les moyens pour sauver l'espèce reposent sur la sauvegarde de son habitat (mise en réserve, protection légale, acquisitions foncières) et la sensibilisation du public afin de lutter contre les ramassages, le trafic et les lâchers non contrôlés. L'association SOPTOM (Station d'observation et de protection des tortues et de leurs milieux), et le centre qui lui est associé, le Village des Tortues à Carnoules (situé dans le département du Var), pratiquent dans la mesure de leurs moyens des actions de protection, ainsi que le CEEP (Conservatoire Études des écosystèmes de Provence) qui a pour mission l'acquisition de terrains à haute biodiversité. La SNPN et le Collectif de la Plaine des Maures œuvrent aussi pour éviter que certains importants projets d'urbanisation aient un impact grave sur les tortues et la biodiversité en général (on peut citer par exemple les LGV, les décharges (cf. extension de la décharge de Balançan sur 30 hectares) ou les golfs). La FFEPT, regroupant les associations francophone d'éleveurs de tortues, veut œuvrer pour la protection des tortues à travers la captivité, notamment par l'information et la sensibilisation du grand public, et le regroupement des éleveurs passionnés. Ses actions se veulent complémentaires de celles des autres associations. Les enjeux théoriques à moyen terme sont de mieux comprendre les besoins des tortues en milieu naturel, notamment leur biologie et leur comportement, afin de favoriser l'extension des populations existantes et de recréer des populations dans des zones protégées. En 2006 en raison des incendies annuels et du morcellement des sols permanent, le nombre de Testudo hermanni françaises en milieu sauvage serait inférieur au nombre de Testudo hermanni en élevages associatifs ou encadrés. Selon le Centre de Recherche et de Conservation des Cheloniens au Village des Tortues de Pignans (CRCC), une tortue de captivité perdrait la capacité à utiliser les ressources de l'espace naturel et la capacité à vivre sur un espace d'environ 1 à 2 ha. Quoi qu'il en soit, aucun programme gouvernemental ou associatif n'a été en mesure, jusqu'à présent, d'enrayer le déclin de la population française de tortues d'Hermann, d'après la dernière étude scientifique connue à ce jour.
Son appartenance générique à Testudo n'est pas universellement reconnue ; elle peut être placée dans le genre Chersine voire Eurotestudo. En juin 2007 le statut taxonomique de la tortue d'Hermann a été remis en question par la communauté scientifique. La nomenclature scientifique continue à évoluer, comme elle l'a déjà fait par le passé. Certains auteurs considèrent aujourd'hui Testudo hermanni boettgeri taxonomiquement comme une espèce à part entière, distincte de Testudo hermanni. Dans cette optique l'appellation devrait être : Testudo hermanni, Chersine hermanni ou encore Eurotestudo hermanni Testudo boettgeri, Chersine boettgeri ou encore Eurotestudo boettgeri La majorité des auteurs n'ont cependant pas adopté cette approche, dans la mesure où les deux taxons se croisent sans problème. L'UICN cite uniquement Testudo. Pour l'ITIS (Système d'information taxonomique intégré), le genre Testudo ne compte que cinq taxons (Testudo graeca, Testudo hermanni, Testudo horsfieldii, Testudo kleinmanni et Testudo marginata.
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Source :https://fr.wikipedia.org/wiki/Tortue_d%27Hermann